24 avril 2011

Les aventures de Doug

Je travaille en ce moment sur un texte pour l'AT du 17 rue des arts, Contes du XXIème siècle. Le texte (env. 11 000 cec) est en cour de fignolage, mais je vous propose déjà de larges extraits, histoire d'avoir votre ressenti, si ça vous chante ! En particulier, le prénom Doug (hommage à Douglas Engelbart, inventeur de la souris informatique), qui est un prénom masculin, vous pose-t-il problème à la lecture ? Moi je trouve que ça passe, mais bon... Bonne lecture !

Doug était une souris. Elle était chauve, mais ce n’était pas une chauve souris. Elle était blanche, mais ce n’était pas une souris de laboratoire. Elle habitait une maison, mais ce n’était pas une souris domestique. Ses oreilles faisaient clic-clic, sa queue mesurait un mètre vingt de long, et elle dormait sur un tapis. Car Doug était une souris d’ordinateur.
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Elle aurait tellement voulu pouvoir explorer le monde comme ses héros, Bernard et Bianca ou Fievel. Il leur arrivait toujours des péripéties si extraordinaires ! Alors qu’elle était bloquée ici, amarrée à l’unité centrale par sa si stupide, longue et inutile "queue"… Elle qui rêvait d’aventure ne pouvait visiter le monde que sur écran…
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Doug fut brutalement tirée de son rêve par les hurlements de maman. Apparemment, une souris, une vraie, avait réussi à pénétrer dans la maison ! Lorsque papa arriva, maman leva une main tremblante et pointa le doigt dans la direction du meuble informatique. Les enfants faisaient des yeux ronds comme des assiettes ! Doug comprit pourquoi lorsqu’elle vit son reflet dans l’écran noir.
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La souris emprunta le conduit central. Le carnassier se mit aussitôt à sa poursuite. Doug ne s’était pas encore tout à fait remise de sa première course-poursuite et était déjà à bout de souffle. Le matou allait planter ses griffes dans sa chair d’un instant à l’autre ! Il bondit, et Doug sentit qu’on l’attrapait par le bras. Sa vie de souris n’aurait pas duré longtemps ! Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle était dans une cavité à côté du vilain rat.
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Rodin lui demanda ce qu’elle faisait dans les bas-fonds. La souris répondit qu’elle s’était perdue en suivant l’odeur d’un bout de fromage. Pour changer de conversation, et surtout pour ne pas avoir à expliquer qui elle était réellement, Doug lui parla du temple des rats. Rodin n’en avait jamais entendu parler.
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Maintenant qu’ils étaient à découvert, les myopotames commençaient à gagner du terrain. Rodin s’arrêta alors brutalement. Le vieux matou borgne arrivait face à eux, son sourire carnassier révélant ses monstrueux crocs ! Ils n’avaient plus le choix : Doug eut beau objecter qu’elle ne savait pas nager, Rodin lui pris la patte et l’entraîna avec lui dans les eaux noires.
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Lorsqu’elle se releva, elle comprit pourquoi son compagnon avait ce petit sourire sur le museau. Ils étaient devant une boutique dont l’enseigne indiquait en lettres dorées "Aux mille fromages". Ils avaient réussi ! Rodin lui apprit toutefois qu’ils ne pourraient jamais entrer dans la fromagerie car elle était habitée par un homme ! Pour le rat, c’était rédhibitoire. Mais Doug n’avait pas fait tout ce chemin pour reculer si près du but ! En plus, elle avait un plan…
[...]
Alors si un soir, en vous levant la nuit pour vous désaltérer, vous voyez une lumière bleutée provenir du bureau, poussez la porte. Peut-être aurez-vous la surprise de trouver un rat surfant sur la toile à côté de votre souris d’ordinateur.

19 avril 2011

Concours Scrineo Jeunesse : pas passé loin...

Pour ma première participation à un concours littéraire, celui des éditions Scrineo Jeunesse pour la série des Hauts-conteurs, je finis parmi les 4 finalistes sur plus d'une trentaine de participants ! C'est plus que je n'espérais même si, rétrospectivement, je suis un peu déçu d'échouer si près du but...

Enfin, ça me vaut tout de même une petite publication en ligne sur leur site ! Si vous voulez lire ma nouvelle dans le style "conte médiéval narré par un troubadour", cliquez sur le titre de ce message ou passez par ici :
http://www.scrineo-jeunesse.com/wp-content/uploads/2011/04/Le_Roi_Maudit_Fabien_CALONNE.pdf

Les autres textes sont de bonne facture, mais il est clair que la grande gagnante Corynn Thymeur mérite amplement sa place (si je puis me permettre), tant du point de vue du sujet traité que de la qualité littéraire (et surtout pour celle-ci), avec son Chevalier de la louve. Félicitations à elle !

Plus d'infos : http://www.scrineo-jeunesse.com/?page_id=919

18 avril 2011

Ouvrons le bal...

Je participe pour le première fois à la Foire aux tandems, organisée pour sa 4° édition par Alice sur son blog. J'ai proposé un petit conte narrant les origines (fictives) de la tête d'éléphant que Ganesh porte avec tant d'élégance... Si mon résumé vous a inspiré, voici l'histoire complète.
Bonne lecture !


Comment Ganesh eut cette tête

Tout le monde connaît Ganesh, dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, saint patron des écoles et des travailleurs du savoir. Et tout le monde sait à quoi il ressemble. C’est un homme rouge assez corpulent, avec quatre bras et une tête d’éléphant à une seule défense. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à l’origine, il n’avait pas du tout cet aspect…
C’était au contraire un homme d’une grande beauté, et il le savait ! Il était vaniteux et narcissique, et chaque fois qu’il venait à croiser un miroir, il ne pouvait s’empêcher de s’arrêter et de passer des heures à contempler sa propre image.
Cette histoire raconte donc comment il acquit sa tête de pachyderme. En revanche, elle ne vous apprendra pas comment il devint rouge, ni comment il acquit une paire de bras supplémentaire, ou comment il perdit sa défense droite. Tout ça, c’est une autre histoire…
Tout le monde admirait la beauté de Ganesh. Les femmes, les hommes, les vaches sacrées… tous se retournaient sur son passage. Un jour, jaloux de sa beauté, Kâma, le dieu de l’amour, se transforma en une magnifique jeune femme afin de piéger Ganesh. Il le séduisit et lui apprit qu’il existait qu’un seul endroit convenable à une telle beauté, le Shish Mahal. Lorsqu’il apprit qu’il existait un palais dont les murs étaient vêtus de milliers de miroirs, Ganesh le bellâtre ne put résister. Il prépara ses valises et partit le jour même.
Ce qu’il découvrit l’envouta : le palais des glaces était encore plus somptueux que ce que l’avatar de Kâma lui avait décrit ! Les murs étaient effectivement couverts d’une mosaïque de miroirs, mais aussi les plafonds, les voûtes, les colonnes, les bas-reliefs… Ganesh pouvait ainsi s’admirer à loisir. Il courait dans les coursives du palais, enivré par son propre reflet, et il ne savait plus où donner de la tête.
À force de se tordre le cou dans tous les sens pour se regarder sous toutes les coutures, sa tête finit… par se décrocher ! Elle roula hors du palais et vint heurter la patte d’un éléphant blanc qui paissait paisiblement en attendant son cornac. L’éléphant trouva la tête si belle qu’il la troqua contre la sienne. Il se regarda dans les miroirs du palais et, satisfait par son reflet, il s’en alla.
Tâtant le sol à la recherche de sa tête, Ganesh finit par trouver celle de l’éléphant sacré. Il n’eut pas d’autre choix que de la mettre sur ses épaules. En revanche, il n’osa pas affronter son reflet et rentra chez lui. Il lui fallut des années pour accepter sa nouvelle apparence. C’est ainsi que Ganesh devint le Dieu de la sagesse, de l’intelligence, et de tout ce que je vous ai déjà dit plus tôt. En revanche, on ignore ce qu’est devenu l’éléphant à tête d’homme…